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Il est également possible de laisser une trace de votre passage dans mon carnet en me laissant un

Elève casse-pieds...

 

Le 7 mai 2015 à 21:35

 

Cela fait plusieurs soirs que je rentre et que j'ai envie de déballer en vrac tout ce qui s'est passé dans ma journée, autant les moments les plus funs que les moments où j'avais envie de me pendre. 

 

C'est drôle l'expression envie de se pendre, car dedans, il y a vie, alors que dans se pendre il y a une idée de mort, donc avoir envie de se pendre, c'est le moment où tu es encore en vie, mais se pendant tu meurs. Donc pour vienir, tu es en vie de te pendant. Bref, vous m'avez compris. 

 

Mais je ne sais jamais où je dois commencer d'écrire. A la fois je n'ai pas envie de passer de sujet en sujet pour m'énerver ici, sourire là, parler d'autre chose entre deux... Bref, je préfère ne pas éparpiller ma journée version puzzle dans mon carnet, car ce qui me fait du bien, c'est de pouvoir tout déverser sans trier. Si je commence à trier, je me prends la tête, savoir ce qui va dans tel ou tel sujet, ce qui sera HS ici ou là, bref, ma vie me paraît encore plus naze si je m'amuse à la disséquer pour la disséminer un peu partout, ce qui crée une disstance entre mon envie d'écrire la réalisation de cette encore en vie. Tant que ça ne crée pas de dissfonctionnement, ça va. Ne vous inquiétez pas, cé normal que j'écris avec des fautes, c'est voulu. C'est vous qui avez lu, quoi. Vous, lu / voulu. Vous saisissez ? 

 

Généralement, en arrivant devant mon carnet, j'ai envie de dire ce qui m'énerve. Mais comme je lis d'abord tous les messages sur différents sujets de mon forum favori, à la fin, comme cela me fait rire ou sourire (un sourire c'est sous le rire, évidemment, d'ailleurs je ne comprends pas qu'on n'écrive pas directement un sousrire, sans doute pour mettre les jeunes écoliers en difficulté), eh bien comme ça me fait souris, je n'ai plus envie de m'énerver et pourtant j'ai quand même envie de raconter ma journée. 

 

J'ai pensé au discours, mais cela supposait que je définisse d'abord ce qu'est un discours, pour être certain de ne pas prendre pour un discours ce qui n'en était pas un. Ne pas tous vous faire asseoir devant l'estrade vous faisant saliver dans l'attente d'un discours merveilleux, et finalement vous endormir en racontant seulement ma journée. 

 

Comme j'ai un peu réfléchi à ce que je voulais vous raconter, j'ai quand même vous envie de vous dire que j'ai eu une JDM. Non, ce n'est pas le Journal Du Matin. Sinon j'aurais dit un. Or j'ai dit une. Ce n'est pas non plus une Jeune DroMadaire. C'est, disons-le, une Journée De Merde. A vous dégoûter d'enseigner. 

 

Il suffit d'un élève. Oh, un élève juste un peu enragé. Qui déchire ses affaires, insulte son enseignant et ses camarades, fait des gestes bizarres avec ses doigts, donne des coups de pied dans le mur, donne des coups à ses camarades, refuse catégoriquement de travailler, se roule par terre lorsque vous lui proposez d'aller discuter avec le chef d'établissement, vous dit littéralement que vous le faites ch***biiiip, un élève qui hurle dans la classe pour être certain que vous ne pouvez rien expliquer au reste de la classe. Un enfant insupportable, un enfant roi, un enfant en détresse, un enfant que je ne sais comment aider si ce n'est en faisant preuve d'autorité. Un pauvre enfant en somme, mais qui tourne mes journées en cauchemar. 

 

Mais on a bien rigolé avec mes collègues ce soir. ça a fait du bien pour ce détendre après une journée toute pourrite. Oui, je sais, on dit pourrie. Mais c'est ça qui est bien avec mes collègues. C'est que des fois (parfois pour les puristes), on rigole de tout et de rien. On dit du mal des gens, et ça nous fait rire. On dit du mal de nous-mêmes et ça nous fait rire. On a un humour noir, et ça nous fait rire. On a un humour de merde, et ça nous fait rire. On fait de l'autodérision, et ça nous autorire. Je connais le verbe autoriser, mais je pense qu'on peut inventer le verbe autorirer qui signifie rire de soi. C'est ça le vrai humour. Et en plus, quand on rit de soi, ça rassure les gens, puisque pendant ce temps, on ne se moque pas d'eux, et ils peuvent rire de nous puisqu'on le fait nous-même. 

 

Bref, en fait je ne suis plus énervé. Je n'ai plus envie de me pendre, juste de rester en vie. Je suis en vie et j'ai envie d'être en vie. 

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