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 Je suis énervé...

2015

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Aujourd'hui, je me demande si j'ai réellement envie d'être titularisé... A quoi bon ? Je ne gère pas ma classe, je ne prépare pas mes séances, mes collègues préparent la danse de kermesse pour moi, je n'enseigne pas tous les domaines que je suis censé enseigner, les cadeaux de fête des pères et fête des mères sont pourris par rapport à ceux imaginés par les collègues (comme chaque année dans chaque école)... Bref, mon boulot est tout pourri ! Rien ne va, je ne maîtrise plus rien. Saurai-je un jour tenir correctement une classe ? Enseigner plus que les maths et le français, préparer des séances motivantes et élaborer, mener à bien des projets avec les élèves ? Pourrai-je réellement me dire que je suis content de ce que je vis à l'école, m'épanouir dans mon métier ? 

 

Oui, je peux me dire que cette année j'ai un groupe extrêmement difficile, que j'ai des enfants mal élevés, que c'est la première fois que ça se passe mal dans ma classe que... Et en même temps, j'ai peur que ça se répète l'an prochain. Et l'année d'après. Et encore encore après... J'apprends beaucoup de théorie, je me plains des parents, j'observe, mais je n'arrive pas à appliquer cette théorie dans la pratique.

 

Oui, je me remets en question, oui, je n'ai pas forcément fait tout ce qu'il fallait le jour de la rentrée, oui c'est normal que je me fasse aider par mes collègues, oui, c'est normal que j'apprenne encore des choses, oui... 

 

Mais je trouve dérangeant que mes collègues fassent pour moi des choses que normalement chacun fait seul dans sa classe. J'essaie de rester humble, mais là je me sens vraiment petit, minuscule, moins que rien... La marche est trop haute entre ce que je suis et ce que je devrais être. Même par rapport à d'autres suppléants, je me sens minable. 

 

Beaucoup d'énergie dépensée pour un résultat proche de zéro... je m'agite je m'agite, je fais le fier, mais au fond, je ne sers pas à grand chose. 

 

Si je suis titularisé, je serai obligé de continuer. Si je suis refusé, c'est décidé, j'arrête. Oui, la décision est prise à chaud, mais c'est une idée qui me trotte depuis quelques temps déjà. On pourra dire ce qu'on veut, moi j'ai quand même l'impression que tout n'est pas de ma faute cette année, et je dirais même presque rien... Mais comment le dire ? 

 

Je veux m'en aller, je veux que ça s'arrête. Je rêve d'un groupe idéal. Comme on me le fait remarquer, je n'en ai que 20. D'autres en ont 30, moi j'en ai 20. Et je ne gère pas. 

 

J'en ai marre aussi du travail de correction et de préparation que je rapporte sans cesse à la maison... Jamais vraiment en vacances. On a beau avoir un paquet de vacances, je ne m'y sens jamais vraiment. J'aimerais quitter le boulot en laissant mes soucis de boulot derrière moi, et rentrer chez moi en me disant que je peux changer d'air, faire une coupure : non, quand je rentre, souvent tard, il me faut encore me remettre à la tâche jusque tard le soir. Et mes collègues ne me rassurent pas en me disant que c'est pareil pour eux : même avec trente années d'expérience, la charge de travail semble la même...

 

Alors cet écrit ce soir n'est peut-être pas très académique, pas très littéraire, peut-être n'est-il pas très courageux non plus, mais il a au moins le mérite de raconter ce que je pense, ce que je ressens. J'ai l'impression de ressasser tout cela depuis des mois...

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